Si je vous dis « Irlande », il y a de fortes chance que vous pensiez au Connemara, à Dublin, à la Guinness et à ces paysages aux verts éclatants. Ce sont ces paysages et les falaises qui vont avec que j’avais envie de découvrir. J’ai donc loué une voiture pour un road trip d’une semaine en Irlande, le long de la Wild Atlantic Way. Je n’ai pas été déçu !
La Wild Atlantic Way, LA route du road trip en Irlande
La Wild Atlantic Way est une route qui longe la côte ouest de l’Irlande. Elle s’étend sur 2500km du Nord au Sud de l’île (de Malin Head à Kinsale). Elle passe par la plupart des lieux emblématiques et est donc LA route à suivre pour un road trip en Irlande.
Je l’ai empruntée depuis Kinsale jusqu’au Connemara pendant 7 jours. J’en ai donc parcouru la moitié sud (entre les points D et J sur la carte ci-dessous). Voici les détails de mon itinéraire.
Jour 1 – De Dublin à Kinsale
Depuis Paris, j’arrive à Dublin en avion. Dublin est à environ 3h de route de Kinsale. Je décide d’emprunter la M9 (Motorway 9) et de faire un stop à Kilkenny pour déjeuner. C’est à peu près à mi-chemin, parfait donc pour faire une pause. La ville vaut la peine d’être vue, notamment avec son château et les musiciens de rue qui jouent à proximité. Parfait pour se mettre dans l’ambiance de ce road trip Irlandais.
Je repars dans l’après-midi direction Ballycotton où se trouve un Cliff Walk (promenade au bord de petites falaises). C’est cette fois un bon moyen d’avoir un premier contact avec la nature irlandaise.
Je finis la journée à Kinsale, une petite ville en bord de mer avec quelques rues étroites aux maisons colorées. Elles lui donnent le charme qu’ont beaucoup des villages sur le chemin de la Wild Atlantic Way.
Jour 2 – De Kinsale à Kenmare
Ça y est je suis en chemin sur la Wild Atlantic Way, en route pour la première péninsule au bout de laquelle se trouve Mizen Head et son fameux pont au-dessus d’une crevasse impressionnante. On y aperçoit les couches rocheuses qui ont été déformées au fil des siècles. Ce road trip en terres Irlandaises commence bien!
Au-dessus de Mizen Head se trouve une deuxième péninsule depuis laquelle l’île de Dursley est accessible en téléphérique…qui est malheureusement fermé le jour de mon passage. Je suis déçu mais je me console en continuant ma route vers le nord en passant par le Healy Pass (col de Healy). La route devient assez étroite. Elle serpente au milieu d’un paysage dégagé et parsemé de moutons. Il y en a partout : dans les hauteurs, dans les talus et même sur la route. Les images que je me faisais de mon road trip en Irlande deviennent peu à peu réalité !
Je continue ma route jusqu’à Kenmare. La rue principale est animée et les pubs ne manquent pas. Sympa pour la soirée.
Jour 3 – De Kenmare à Dingle
Je fais un crochet par le Staigue Stone Fort, un ancien fort circulaire dont on peut visiter les ruines. En continuant ma route j’aperçois une belle plage (plage Rathkieran) au bord de laquelle je décide de m’arrêter quelques instants.
Sur la route vers Valentia Island se trouvent les Kerry Cliffs. L’accès est payant (4€) mais cela vaut le coup. On peut même y planter sa tente pour passer la nuit au plus près des falaises.
Au nord des Kerry Cliffs, on voit Valentia Island à laquelle on accède en voiture par un pont (par le sud) ou par le ferry (par l’est, toutes les 10 minutes). Une fois sur l’île, je recommande d’aller à Bray Head et de parcourir le sentier « Bray Head loop walk ». A mi-chemin vous pourrez quitter le sentier, dépasser les ruines et aller jusqu’à la pointe de l’île. Magnifique. J’ai adoré ce moment.
Je repars par l’est avec le ferry pour une traversée d’environ 3 minutes. Plutôt que de filer directement à Dingle, je passe par le Ballaghisheen Pass, un autre col qui vaut également le détour.
Jour 4 – De Dingle aux îles Arans
A Dingle, je fais du Kayak sur une mer particulièrement calme. Cela me permet de me rapprocher des rochers et de passer par des grottes d’habitude difficilement accessibles. La sortie de 3h coute 50€ chez Irish Adventures. C’est assez cher mais il n’y a pas vraiment d’alternative et ils se situent juste à côté du port. Ils prennent des photos pendant la sortie qu’ils copient sur une clé USB vendue 4€ à la fin.
Malheureusement je n’ai pas aperçu Fungi le dauphin solitaire. C’est étonnant mais Fungi vit depuis 1984 dans les eaux de Dingle et est devenu une mascotte de la ville dans laquelle il a même sa propre statue.
En remontant vers le nord, je vous recommande de vous arrêter aux falaises des « Cliffs of Moher »). C’est un immanquable… que j’ai manqué, tout comme le Burren (le lieu qui y ressemble dans la vidéo se trouve sur Inishmore). Pour des raisons de timing, je dois en effet filer directement vers Rossaveel (à proximité de Galway, il faut compter un peu plus de 4h de route depuis Dingle) pour embarquer sur un Ferry direction Inis Mór, la plus grande des îles Arans. Inis Mór (en anglais Inishmore) signifie d’ailleurs «Grande île».
Les îles Arans sont également accessibles en avion pour un prix raisonnable de 50€ l’aller-retour depuis le Connemara Regional Airport à Inverin. Avec Aran Island Ferries, l’aller-retour me coûte 23€ et la traversée dure 45 minutes.
Il est temps de faire une petite pause dans ce road trip: je laisse la voiture sur le parking et embarque sur le ferry. J’arrive donc en début de soirée sur l’île où il y a relativement peu de véhicules. Le port sur lequel on débarque est situé dans le seul village (Kilronan) de cette île qui compte environ 800 habitants. C’est à proximité du port que se trouvent les quelques restaurants et la supérette dans laquelle est caché le seul distributeur à billets. En soirée, le pub le plus animé est le Joe Wattys Bar.
Jour 5 – Inis Mor (Inishmore)
L’avantage de dormir sur l’île c’est que vous pouvez commencer à la parcourir avant que les premiers ferries remplis de touristes n’arrivent (vers 11h). Relativement peu de vacanciers dorment sur place. La meilleur façon de découvrir Inis Mor, c’est de louer un vélo. Il y a plusieurs loueurs autour du port (au moins 2). Il faut environ une heure pour aller du sud au nord de l’île. Je décide de remonter vers Dún Aonghasa (Dun Aengus) en empruntant un chemin recommandé pour les piétons. Il commence un peu au sud de Kilronan. Il n’est pas goudronné, c’est donc un peu plus sportif que par la route principale, surtout qu’en allant vers le nord ça grimpe un peu. Mais je le recommande absolument.
Des deux côté du chemin vous serez entourés de champs délimités par des petits murs de pierre. Ces murs qui quadrillent l’Irlande sont particulièrement nombreux ici. Ils me fascinent. Chacune des pierres qui les composent ont été placées minutieusement à la main. Certains murs sont récents, d’autres sont vieux de plusieurs siècles.
Dun Aeguns est un ancien fort en demi-cercle au bord d’une falaise. On ne sait pas s’il a été construit comme cela ou si l’autre moitié a été engloutie par la chute d’une partie de la falaise.
La plage de Kilmurvey Beach est parfaite pour la pause déjeuner. L’eau doit être froide mais elle est d’un bleu tropical qui donne envie d’y tremper au moins les pieds. Na Seacht Teampaill, le cimetière, est également assez typique de l’Irlande même si cela fait toujours bizzare de visiter un lieu de recueillement.
Le dernier ferry quitte le port à 17h. Cette fois je reviens par la route qui longe la côte nord. C’est goudronné et ça descend. Ça avance presque tout seul. Parfait après cette belle mais longue journée passée à marcher et à pédaler au grand air.
De retour sur la terre ferme, je prends la route en direction du Connemara. Les premiers lacs apparaissent des deux côtés de la route.
Jour 6 – Le Connemara et l’abbaye de Kylemore
Je me rends au visitor center du parc National du Connemara pour monter en haut de Diamond Hills, un sommet depuis lequel il y a une belle vue sur les environs. C’est aussi le meilleur moyen de se promener sans mettre les pieds dans la tourbe et sans se retrouver avec les pieds mouillés. La région du Connemara est connue pour les vastes étendues d’eau que forment ses lacs mais je découvre que le moindre espace de verdure est également gorgé d’eau.
Cette forte humidité rend difficile l’entretien de sentiers de randonnée qui sont donc quasi inexistants, à l’exception de celui du visitor center.
A quelques centaines de mètres de la Diamon Hill se trouve la fameuse abbaye de Kylemore, son église néo-gothique et le lac Pollacappull.
Jour 7 – Sky Road et Galway
Je profite de cette dernière matinée pour rouler le long de la Sky Road. Fenêtres ouvertes, je profite des ces superbes paysages côtiers que propose cette boucle qui part de Clifden. Je prends mon temps. Je roule sans but. Je m’arrête aux points de vue. C’est ça un road trip en Irlande.
Je vous conseille ensuite de remonter en direction de Claddaghduff et d’aller faire un tour sur Omey Island, une toute petite île accessible en voiture, uniquement à marée basse. Jetez donc un œil aux horaires des marées avant d’y aller.
Après une semaine au cœur de la nature irlandaise, il est maintenant temps pour moi de prendre la directions de la ville de Galway et ses 80 000 habitants. Il me faut une petite heure d’adaptation afin de me réhabituer à ce paysage urbain. J’avais encore faim de falaises, de verdure, de lacs et de troupeaux de moutons.
Je commence donc ma phase de réadaptation en allant voir des courses de lévriers au «Greyhound Stadium ». Des familles et des groupes d’amis (assez jeunes pour certains) se retrouvent pour manger un morceau et aussi parier sur leurs favoris. Il est possible de miser des très petites sommes sans se prendre au sérieux. On peut assister aux courses sur les gradins extérieurs et ainsi être au plus près des « athlètes ». Il est également possible de se réfugier à l’intérieur d’où l’on a une vue plus aériennes sur la piste de sable grâce aux grandes baies vitrées. L’ambiance y est bonne et le niveau sonore des encouragements augmente à chaque fois que la course commence.
Ensuite, direction le centre-ville pour la seconde partie de soirée. Le pub The King’s Head propose de la musique live. C’est un des plus grands de la ville et aussi un des plus visités les vendredi et samedi soirs. C’est aussi un lieu où l’on peut assez facilement (l’heure avançant et les pintes se vidant) rencontrer des locaux et des gens de passage avec qui partager ses coups de cœur de la semaine passée…
Je suis déjà nostalgique. Je ne suis pas encore reparti que j’ai déjà dans un coin de la tête l’idée de revenir pour découvrir la partie nord de la Wild Atlantic Way… Vivement la suite de ce road trip en Irlande.
Infos pratiques :
- La préparation du road trip : un road trip ça se prépare un peu. L’article a pour but de vous aider à en tracer les grandes lignes. Je conseille d’identifier les choses que vous voulez voir absolument et ensuite d’improviser chaque jour en vous aidant d’un guide (Routard, Lonely Planet) et d’une carte routière (Michelin, IGN, ) ou de Google Maps.
- L’hébergement : pour ma part j’ai séjourné dans des hôtels. En fonction du programme de la journée et du lieu où je prévoyais d’arriver en soirée, je réservais le matin pour le soir ou la veille pour le lendemain via Booking.com. J’ai toujours trouvé de la place (c’était au mois d’avril).
- Les autoroutes irlandaises sont payantes. On peut payer par carte bleue ou en liquide (l’Irlande utilise l’Euro). En prenant la direction Sud depuis Dublin vous pourriez passer par la M50 sur laquelle il y a un péage sans barrière qu’il vous faudra régler en ligne. Votre plaque d’immatriculation est enregistrée lors de votre passage et il faut se rendre sur le site internet pour payer.
- La conduite en Irlande : qui dit road trip en Irlande dit conduite à gauche. Si on ajoute à ça les routes étroites, certains trouveront pratique de louer une voiture avec boîte automatique pour éviter d’avoir en plus à passer les vitesses de la main gauche. Vous aurez certainement tendance à conduire trop à gauche. Attention aux trottoirs.
- Les prises électriques : n’oubliez pas que les prises ne sont pas les mêmes qu’ici. Il vous faudra un adaptateur. Les voltages et ampérages sont les même qu’en France par contre.
- Le décalage horaire : en Irlande il faut reculez sa montre d’une heure. Quand il est 9h en France, il est 8h à Dublin.